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Les maladies engendrées par la catastrophe de Tchernobyl

Introduction

A la suite de l'explosion du réacteur de Tchernobyl, des études ont été menées afin d'en évaluer les conséquence sanitaires et, notamment, de déterminer si les rejets radioactifs ont provoqué certaines pathologies telles que cancer de la thyroïde, affections thyroïdiennes bénignes, leucémies, tumeurs cancéreuses solides et malformations congénitales.

Le principal effet détecté des rejets radioactifs est l'augmentation des cancers de la thyroïde, en particulier, chez les enfants et les adolescents. Suivant les régions, on a constaté une multiplication par 10 à 100 du taux de cancer de la thyroïde, maladie normalement très rare chez l'enfant. Cette augmentation a été observée chez les individus exposés aux radiations lors de l'accident. L'incidence de cette pathologie chez les enfants nés après le drame est normale. Ces résultats sont conformes à d'autres études qui montrent que la sensibilité de la thyroïde aux rayons gamma ou aux rayons X est fonction de l'âge au moment de l'exposition.

Les données ci-dessous illustrent le propos :

Effet de la radioactivité sur la Thyroïde
Effet de la radioactivité sur la Thyroïde

Selon des évaluations récentes (2000), mille huit cents cas ont été dénombrés en Biélorussie, en Ukraine et en Russie, au cours des années 1990 à 1998, parmi la population des enfants âgés de moins de 15 ans.

Il existe manifestement une relation entre le niveau d'exposition à l'iode 131 et le risque de contracter un cancer de la thyroïde. Il est difficile de connaître les doses individuelles auxquelles ont été soumises les personnes. Néanmoins, on peut estimer que 1 % des enfants exposés aux retombées de Tchernobyl ont reçu une dose à la thyroïde supérieure à 10 Sv et 10 % une dose comprise entre 2 Sv et 10 Sv ; les doses moyennes ont été de l'ordre de 0,4 à 0,7 Sv dans les zones les plus contaminées de Bièlorussie.

Une augmentation de l'incidence du cancer de la thyroïde, de l'ordre de 3 à 4, a également été constatée chez les individus adultes dans les pays les plus affectés par les retombées radioactives.

Les études ne montrent pas d'augmentation significative du taux de leucémies ni de cancers solides (cancers du côlon, du sein, du poumon, etc.) par rapport à la période antérieure à l'accident y compris dans les zones les plus contaminées.

On a observé une fréquence accrue de diverses anomalies thyroïdiennes chez les enfants résidant dans les régions les plus contaminées par l'accident : il s'agit de lésions nodulaires de la thyroïde, d'images échographiques thyroïdiennes anormales, d'affections inflammatoires de la thyroïdes et d'anticorps antithyroïdiens. Une étude montrerait une fréquence augmentée d'hyperthyroïdies ayant évoluées vers la chronicité pour la moitié d'entre elles.

En ce qui concerne les malformations congénitales, certaines études font suspecter une augmentation de la prévalence à la naissance des anomalies congénitales après l'accident non seulement dans les zones contaminées mais aussi dans les zones non contaminées des pays de l'ancienne URSS les plus exposées. Ces études sont donc sujettes à caution et les anomalies enregistrées pourraient ne pas être liées à l'accident.

On doit accorder une place particulière aux « liquidateurs » , autrement dit aux personnes qui sont intervenues dans les premières années qui ont suivi l'accident pour travailler au contact direct de la centrale. Environ six cent mille personnes (civiles et militaires) sont titulaires de certificats spéciaux confirmant leur statut de liquidateur (ouvriers de recouvrement). Parmi elles, 240 000 environ étaient des militaires. Les tâches principales réalisées par les ouvriers de recouvrement comprenaient la décontamination du bloc réacteur, du site du réacteur et des voies ainsi que la construction du sarcophage et d'une ville pour le personnel du réacteur. Ces travaux ont été achevés en 1990.

Trente employés de la centrale et vingt-huit pompiers de Tchernobyl sont morts dans les jours ou semaines qui ont suivi l'explosion du fait d'un syndrome d'irradiation aiguë, consécutif à des doses de plusieurs grays : ils ont travaillé trop longtemps, sans équipements de protection adaptés, dans des lieux dont le niveau de radioactivité était considérable.

Le personnel de la centrale et les pompiers intervenus lors de l'accident ont subi des doses élevées de radiation, surtout externes, qui s'élèvent, selon certaines estimations, de plusieurs centigrays à plusieurs grays. Les doses internes liées à l'inhalation de substances radioactives ont été généralement faibles. Des études internationales sont en cours pour quantifier les risques de leucémies chez les liquidateurs. On estime que 3 000 des 600 000 personnes ayant travaillé au contact direct de la centrale mourront des suites de l'exposition aux radiations.

Nous terminerons par l'évocation des conséquences sanitaires de l'explosion du réacteur de Tchernobyl dans le reste de l'Europe et en particulier en France. Dans la plupart des pays de l'Union européenne, on constate une augmentation dans la population générale de l'incidence des cancers de la thyroïde entre les années 1975 et 1995. En France, elle est passée de 0,6 à 3,1 pour 100 000 habitants chez les hommes et de 2,1 à 5,7 pour 100 000 habitants chez les femmes.

Cette augmentation ne semble pas devoir être attribuée aux retombées radioactives de Tchernobyl pour les motifs suivants :
- En Suède, les taux d'incidence du cancer de la thyroïde sont constants sur la période 1973 - 1992. Des augmentations modérées sont constatées en RFA, au Danemark, en Finlande, en Grande Bretagne et en Italie. Ces augmentations sont observées dès 1983 - 1987 et ne peuvent donc pas être mises sur le compte des retombées de Tchernobyl. En Espagne, un des pays les moins touchées par les retombées, on constate, dans la province de Navarre, une augmentation prononcée dès la période 1983 - 1987. Aux USA, une augmentation des cancers thyroïdiens a aussi été observée alors que ce pays n'a pas été touché par l'accident ;
- La dose moyenne reçue par l'adulte dans les zones les plus exposées est très faible ;
- Un excès de risque significatif de cancer de la thyroïde lors d'une exposition à l'iode 131 n'a, pour le moment, jamais été observé pour des doses beaucoup plus élevées lors d'irradiations médicales ;
- Chez l'enfant, le cancer de la thyroïde est très rare : son incidence annuelle est de l'ordre de 1 à 2 par million d'enfants de moins de 15 ans. L'ensemble des données ne montre pas d'augmentation apparente des cancers de la thyroïde chez l'enfant ;
Ces constatations suggèrent que la faible augmentation des cancers de la thyroïde, en France et en Europe en général, s'explique par à un meilleur dépistage clinique et par une amélioration des techniques d'investigation médicale.

D'autre part, selon une étude menée par le Centre International de Recherche sur le Cancer sur la période 1980 - 1997, aucun excès de leucémie en France ne peut être attribué à l'accident de Tchernobyl.

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